Par cette belle soirée d’août, il fait doux à Lyon. Je traine un peu des pieds pour prendre la route du retour. Un moment passé avec sa Maman est un instant de félicité. Parfois,  je m’absente une minute pour scruter le ciel, et la ligne de cumulus qui ne faiblit pas sur le massif du Vercors, avec le secret espoir de croiser une cellule orageuse isolée sur le chemin du retour.

20h30, je  prends la route. Le ciel est engageant.  Quelques instants plus tard, une petite cellule se dessine entre Grenoble et Chambéry, sur le massif de la Chartreuse. La chasse est lancée, je suis en terrain connu, direction massif de l'Epine. Vingt minutes de montée, en croisant les doigts pour que l’orage n’éclate pas trop vite. Lorsqu'il se forme enfin, il lache un peu d’électricité. Dans l’axe de la montagne, j’espère quelques coups de foudre sur ma droite. Je capture un impact, un seul, mais ce sera le clou de la soirée. L’éclair extranuageux se place dans le prolongement du lac d’Aiguebelette.

Je file sur l’autre versant de la montagne, mais le feu d’artifice est terminé, il n’y aura pas de bouquet final. Je savoure quand même l’instant : alors que les modèles ne réagissaient pas, j’ai imaginé cet orage, je l’ai souhaité, et il m’a donné un magnifique coup de foudre extranuageux. Au fond, Chambéry a peut être encore quelques histoires à me raconter.