3 Matériel de prise de vue
3.1 Boitiers
L'argentique peut être utilisée avec des
résultats acceptables. Une pellicule de faible sensibilité, 50 ou 100
isos, est idéale. Le résultat au niveau de la balance des blancs est
parfois discutable. En argentique, la maitrise et l'expérience sont
essentiels, avec à la clé une suprise, bonne ou mauvaise, au
développement.
Aujourd'hui, les apn sont extrêmements performants.
Pour la photographie d'orage, de nuit, l'utilisation d'un reflex en
mode manuel est recommandée. Selon ses besoins, on peut opter pour un
format APSC ou FF, peu importe la résolution du capteur. Tous les
reflexs du marché disposent des fonctions basiques
indispensables pour la photographie de nuit:
- Mode manuel
- Mode RAW
- Pose > 30 secondes + B
- Connectique pour une télécommande
Pour la photographie de nuit les critères de sélection
reposent principalement sur
la dynamique, la gestion du bruit, l'ergonomie du boitier et son
éventuelle tropicalisation. Pour les orages de jour, si on utilise une
cellule, la nervosité du boitier (le lag-time) est un critère important.
A la question: "est il possible de faire de
la photographie d'orage avec un compact ?" je réponds oui. Les derniers
modèles sont plus performant, la gestion du bruit meilleure que par le
passé. On choisira idéalement un modèle qui dispose de la pose longue
(>8 secondes) et d'une prise pour une télécommande filaire ou radio.
3.2 Objectifs
La photographie d'orage est exigente mais on peut se
contenter d'une ouverture modeste. Mon expérience montre qu'un
objectif au meilleur de sa résolution entre F/5,6 et F/8 est idéal. En
revanche, certaines qualités sont bienvenues : résistance au Flare,
précision et fiabilité de l'autofocus. On oublie parfois de penser à
cela, mais la lentille frontale est très exposée à la pluie. Sous
l'orage, les objectifs genre 14-24/2.8 sont à proscrire.
De
nuit, il est primordial de pouvoir repérer l'infini car les objectifs
sans repères sont plus délicats à utiliser. C'est la raison pour
laquelle les objectifs manuels (Zeiss ou Samyang) sont très prisés
pour la photographie d'orages. Les focales fixes
donnent d'excellents résultats, mais on peut aussi opter pour un zoom
de
qualité. Je préfère pour ma part les
objectif à focus interne, dont la lentille avant ne tourne pas, et qui
permettent l'utilisation d'un filtre. Je reviendrai plus loin sur
l'utilité des filtres.
Il est souvent
question de boitiers tropicalisés. Si on veut rester cohérent un
objectif tropicalisé est complémentaire. Cependant, pour avoir
photographié les orages sans objectif tropicalisé
pendant
des années, il me semble que l'utilisation d'une bonne protection est
souvent suffisante.
Pour résumer - wish list:
- Focale fixe (20, 35, 50, 85) ou Zoom 24-70, etc.
- Echelle de distance et infini repéré
- IF (internal focus)
- Lentille frontale peu proéminente
- Pare soleil
3.3 Trépieds
Cet accessoire n'en est pas un pour la photographie
d'orage. Un bon trépied est indispensable . Un modèle robuste
et assez lourd s'impose. Les trépieds ultra légers conçus pour la
randonnée ou la photographie du dimanche laissent un sentiment amer
lorsqu'une rafale de vent projète l'équipement au sol. Lors des orages,
les conditions de prise de vue sont délicates, le trépied
subit l'humidité, des vents parfois violents, et est soumis à rude
épreuve lorsqu'il est monté puis démonté dans la précipitation.
Un trépied stable est également le gage d'une absence de
vibration, fondamentale lors des poses longues.
En résumé:
- Trépied massif
- Rotule de qualité
- Structure en alliage résistant aux intempéries
- Possibilité de le lester
- Simplicité d'utilisation et fiabilité du système de démontage.
3.4
Accessoires
La liste des accessoires utiles est longue:
- Télécommande filaire ou radio: Cet accessoire est
indispensable. Il permet d'éviter le flou de bougé et de poursuivre une
séance depuis la voiture, en sécurité, au plus fort de l'orage.
- Les filtres: j'utilise personnellement des filtres UV
ou de protection le plus neutre possible pour protéger la lentille
frontale des embruns
et gouttes d'eau. Il est assez fréquent d'avoir à essuyer le filtre
toutes les deux minutes, ce qui serait très préjudiciable à la lentille
frontale si je n'avais pas de filtre. Lorsque l'orage est plus loin, et
que je suis bien au sec, je n'hésite pas à retirer le filtre, afin de
minimiser les éventuelles aberrations qu'il provoque parfois. Le filtre
ND8 est un accessoire utile pour les orages de jour. En abaissant la
luminosité, le temps de pose s'allonge et augmente les chances de
capturer un éclair. Au delà de 1/80 s , il est rare sinon improbable de
voir une quelconque ramification sur le coup de foudre, et on ne fige
plus, avec un peu de chance, que l'arc en retour...
- Protection et nettoyage: Pour essuyer les gouttes
d'eau, j'utilise de la micro fibre, celle que l'on trouve chez les
opticiens ou que l'on achète par lots de dix en grande surface. Pour
faire face aux intempéries il existe des protections pour le boitier et
l'objectif. Si une pluie fine ne fait pas trop souffrir le matériel,
les conséquences d'une pluie convective lourde et froide, ou de la
grêle, sont plus sévères. Un sac en plastique ou une serviette est une
protection de fortune efficace lorsque la force du vent est raisonnable.
- Confort: lampe frontale, niveau à bulle, sac à dos
étanche, serviettes de toilette, vêtements de rechange, chaussures
étanches, coupe vent étanche...
Suite - la photographie d'orages -
photographier les éclairs >