3 Matériel de prise de vue
3.1 Boitiers
Les
précurseurs utilisaient l'argentique avec des résultats acceptables. Une
pellicule de faible sensibilité, 50 ou 100 isos, est idéale. Le résultat au
niveau de la balance des blancs est parfois discutable. Avec l'argentique,
la maitrise et l'expérience sont essentiels, avec à la clé une suprise,
bonne ou mauvaise, au développement. S'il est un domaine où
l'avènement des boitiers numériques a changé la donne, c'est bien la
photographie d'orage. La possiblité de visionner son cliché immédiatement,
et celle de travailler en mode RAW, qui laisse une latitude au post
traitement, est une révolution.
La première
génération de numériques, compacts puis bridges ou reflex ensuite,
présentent de nombreuses lacunes. La plus flagrante est la présence de bruit
lorsque les poses s'allongent. Hors, de nuit, il n'est pas rare d'effectuer
des poses de 30 secondes ou plus. Dès 2003, Canon propose son premier reflex
numérique grand public, le 300D, qui marque le début d'une nouvelle ère et
la lente agonie de la photographie argentique.
Aujourd'hui,
les apn sont extrêmements performants. Pour la photographie d'orage, de
nuit, l'utilisation d'un reflex en mode manuel est recommandée. Selon ses
besoins, on peut opter pour un format APSC ou FF, peu importe la résolution
du capteur. Tous les reflexs du marché, ou presque, disposent des fonctions
basiques indispensables pour la photographie de nuit:
- Mode manuel
- Mode RAW
- Pose > 30 secondes + B
- Connectique pour une télécommande
Les critères
de sélection reposent principalement sur la dynamique, la gestion du bruit,
l'ergonomie du boitier et son éventuelle tropicalisation. A la question:
"est il possible de faire de la photographie d'orage avec un compact ?" je
réponds oui. Les derniers modèles sont plus performant, la gestion du bruit
meilleure que par le passé. On choisira idéalement un modèle qui dispose de
la pose longue (>8 secondes) et d'une prise pour une télécommande filaire ou
radio.
3.2 Objectifs
La
photographie d'orage est exigente. Selon les conditions de prise de vue, un
objectif lumineux (F/2.8) est bienvenu. On évitera tant que possible les
objectifs sujets au flares. De nuit, il est primordial de pouvoir
repérer l'infini car les objectifs sans repères sont plus délicats à
utiliser. Si les focales fixes donnent d'excellents résultats, un zoom de
qualité est idéal, un 18-50/2.8 ou 24-70/2.8 par exemple. On peut compléter
avec un objectif de focale plus longue ex. 70-200/2.8 *. Je préfère pour ma
part les objectif à focus interne, dont la lentille avant ne tourne pas, et
qui permettent l'utilisation d'un filtre. Je reviendrai plus loin sur
l'utilité des filtres pour ce type de photographie. Il est souvent question
de boitiers tropicalisés. Si l'on veut rester cohérent un objectif
tropicalisé est complémentaire. Cependant, pour avoir photographié les
orages
sans objectif tropicalisé
pendant des années , il me
semble que l'utilisation d'une protection est souvent suffisante.
Pour résumer
- wish list:
- Zoom 18-50
ou 24-70
- F/2.8
- Echelle de distance et infini repéré
- IF
*N.b:
certains zooms ont une tendance au shifting, ce qui est rédhibitoire.
Renseignez-vous...
3.3 Trépieds
Cet
accessoire n'en est pas un pour la photographie d'orage. Un bon trépied
est indispensable . Un modèle robuste et assez lourd s'impose. Les
trépieds ultra légers conçus pour la randonnée ou la photographie du
dimanche laissent un sentiment amer lorsqu'une rafale de vent projète
l'équipement au sol. Lors des orages, les conditions de prise de vue sont
délicates, le trépied subit l'humidité, des vents parfois
violents, et est soumis à rude épreuve lorsqu'il est monté puis démonté dans
la précipitation. Un trépied stable est également le gage d'une
absence de vibration, fondamentale lors des poses longues.
En résumé:
- Trépied
massif
- Rotule de qualité
- Structure en alliage résistant aux intempéries
- Possibilité de le lester
- Simplicité d'utilisation et fiabilité du système de démontage.
3.4
Accessoires
La liste des
accessoires utiles est longue:
-
Télécommande filaire ou radio: Cet accessoire est indispensable. Il permet
d'éviter le flou de bougé et de poursuivre une séance depuis la voiture, en
sécurité, au plus fort de l'orage.
- Les
filtres: j'utilise personnellement des filtres UV le plus neutre possible
pour protéger la lentille frontale des embruns et gouttes d'eau. Il est
assez fréquent d'avoir à essuyer le filtre toutes les deux minutes, ce qui
serait très préjudiciable à la lentille frontale si je n'avais pas de
filtre. Lorsque l'orage est plus loin, et que je suis bien au sec, je
n'hésite pas à retirer le filtre, afin de minimiser les éventuelles
aberrations qu'il provoque parfois. Le filtre ND8 est un accessoire utile
pour les orages de jour. En abaissant la luminosité, le temps de pose
s'allonge et augmente les chances de capturer un éclair. Au delà de 1/10s ,
il est rare sinon improbable de voir une quelconque ramification sur le coup
de foudre, et on ne fige plus, avec un peu de chance, que l'arc en retour...
- Protection
et nettoyage: Pour essuyer les gouttes d'eau, j'utilise de la micro fibre,
celle que l'on trouve chez les opticiens ou que l'on achète par lots de dix
en grande surface. Pour faire face aux intempéries il existe des protections
pour le boitier et l'objectif. Si une pluie fine ne fait pas trop souffrir
le matériel, les conséquences d'une pluie convective lourde et froide, ou de
la grêle, sont plus sévères. Un sac en plastique ou une serviette est une
protection de fortune efficace lorsque la force du vent est raisonnable.
- Confort:
lampe frontale, niveau à bulle, sac à dos étanche, serviettes de toilette,
vêtements de rechange, chaussures étanches, coupe vent étanche...
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