La photographie
d'orage, graal du chasseur d'orages
1 Préambule
2 Mise en garde
3 Matériel de prise de vue
3.1 Boitiers
3.2 Objectifs
3.3 Trépieds
3.4 Accessoires
4 Technique de prise de vue pour les éclairs de nuit
4.1 Réglages
4.2 Astuces
5 Technique de prise de vue pour les éclairs de jour
6 Le post traitement
7 Mon matériel
8 Conclusion |
|
4
Technique de prise de vue pour les éclairs de nuit
Nous voici au
coeur du sujet: photographier les éclairs. L'exercice semble difficile
mais c'est un entrainement. Seule une technique bien maitrisée permet
d'envisager une belle moisson. Ma règle de base relève d'une simple
déduction: l'éclair est un phénomène furtif, de très courte durée. Le
réglage du temps de pose sert à exposer le paysage, et l'ouverture du
diaphragme l'éclair.
Apprendre à exposer correctement un paysage de nuit en fonction de
l'ouverture et
du temps de pose est un exercice profitable. Il permet aussi de
comprendre le fonctionnement de nos boitiers et le rendu des clichés
selon le type de paysage. Au dessus d'un centre urbain, une pose longue
accentue le voile rougeoyant, ce qui est parfois désagréable. On
préfère alors diminuer le temps de pose (2<p<8 secondes). En rase
campagne, ou lorsque la lumière artificielle est parsemée, une pose
plus longue révèle le paysage (>10 secondes). Ce sont des
éléments qu'il est préférable de maitriser avant d'entreprendre la
photographie d'éclairs.
4.1
Réglages
Sauf cas exceptionnel, pour
débuter, la sensibilité est calée au minimum,
c'est à dire 100 ou 200 isos selon les boitiers. Parfois,
lorsque l'avant plan est sombre, il
est intéressant d'augmenter la sensibilité à 320 ou 400 isos.
Le boitier est
réglé pour prendre des photos en RAW et la balance
des blancs en automatique ou tungstène au dessus des
villes. On opte pour une position manuelle
(M), y compris pour l'objectif qui sera débrayé et placé en position
"infini" (s'aider du liveview au besoin). Le boitier est posé
sur son trépied, horizon bien droit à
l'aide du niveau. La télécommande est connectée.
- Temps de pose: selon la
luminosité ambiante (nuit profonde ou pas), et la lumière artificielle,
on expose plus ou moins la scène. 2<p<30s .
- Ouverture:
> Lorsque l'orage est
lointain, le diaphragme est bien ouvert, ne pas hésiter à descendre
entre F/2.8 et F/4, on peut aussi monter en ISO (jusqu'à 800).
Lorsque les éclairs sont distants, tout comme
pour le soleil au coucher, la couche atmosphérique laisse surtout
passer
la partie rouge du spectre. Les éclairs apparaissent rouges.
> Progressivement, l'orage
se rapprochant (10 à 20 kms), la luminosité des éclairs est plus forte.
Les tons deviennent bleu ou violet, selon la composition de
l'atmosphère (pluie, grêle ou particules). Il est temps de fermer le
diaphragme à des valeurs comprises entre F/4 et F/7.1. Il s'agit
d'une étape intéressante, puisqu'il est possible de travailler ses
compositions au grand angle, ou de zoomer et se concentrer sur l'aspect
électrique du phénomène.
> Enfin, lorsque l'orage est
proche, ce sont les éclairs qui exposent le paysage. Le diaphragme doit
être fermé pour éviter la surexposition du canal électrique, entre
F/7.1 et F/13 ( dans ce dernier cas vous êtes au contact ou il s'agit
d'éclairs très puissant...). Pour
compenser la fermeture du diaphragme et augmenter ses chances de
capturer des éclairs, il est possible d'augmenter également le temps
de pose, jusqu'à 30 secondes.
- Focale: elle résulte d'un
choix personnel. Selon que l'on recherche une ambiance orageuse ou
l'éclair lui même. Si l'atmosphère n'est pas limpide, une focale trop
longue n'est pas souhaitable. Lorsque l'orage se profile, les
structures nuageuses sont de toute beauté. On peut tirer partie de
cette ambiance particulière pour obtenir des atmosphères dramatiques,
des focales moyennes ou courtes feront parfaitement l'affaire. Si
l'orage est lointain mais très électrique, pourquoi ne pas tenter un
zoom sur la partie la plus active ? (70-200 mm).
4.2 Astuces
- Lorsque c'est possible, il
est préférable de s'installer de façon à placer le boitier dans le sens
opposé du vent, ce qui diminue le risque de gouttes d'eau sur
l'objectif.
- Couper la partie inférieure
du pare soleil pour limiter le rebond des gouttes d'eau sur l'objectif.
- Lester le trépied pour
diminuer les éventuelles vibrations. Dans tous les cas, sur la plupart
des trépieds, les pieds peuvent être écartés avec un angle plus
important, afin d'améiorer la stabilité.
- Utiliser deux boitiers avec
des focales différentes afin de couvrir différents angles.
- Augmenter le temps de pose à
1 minutes pour faire apparaitre plus d'éclairs sur le cliché.
5
Technique de prise de vue pour les éclairs de jour
La photographie d'éclairs de
jour constitue un challenge
intéressant. Sans développer outre mesure cette partie, on peut citer
trois techniques différentes mais complémentaires.
"Old timer
1" Prise de
vue en rafales: On
veillera à augmenter le temps de pose à quelques dixièmes de secondes,
en fermant l'objectif (F/10 au minimum), de façon à capturer l’éclair
et toutes ses ramifications.
"Old timer
2" Filtre ND8: Lorsque
l'obscurité est suffisante, il permet
d'abaisser le temps de pose à une seconde, ce qui est suffisant pour
envisager des séries un peu plus longues.
La technique actuelle consiste à utilliser un dispositif
électronique de détection de la lumière. Les réglages automatiques
sont débrayé et le boitier utilisé en mode manuel pur (y compris le
réglage du focus). Les boitiers modernes sont
très réactifs et le déclenchement quasi instantané, mais les
ramifications sont parfois perdues.
Une technique hybride est d'associer un
ND2 ou ND4 et la cellule électronique. Je suis en phase
d'expérimentation. A suivre...
|
|
N.B Le
trépied reste indispensable
6 Post
traitement
Pour tirer parti des qualités de mon matériel,
et laisser une petite marge de latitude, tous mes clichés sont pris en
RAW + Jpeg. Le workflow est le suivant:
- Mon derawtiser est Capture NX ou Capture ND
- Ajustement des niveaux si l'éclair est surexposé ou le paysage
largement sous exposé
- Ajustement de la balance des blancs (la mesure automatique donne
souvent des résultats acceptables).
- Conversion de profil (je travaille en AdobeRGB98)
- Enregistrement au format Tiff 16 bits.
- Les dernières retouches et ajustement de niveaux sont effectuées sur
Photoshop.
Mise à jour : suite à l'arrêt du développement
de Nikon NX, mon workflow est le suivant:
- Camera Raw >Photoshop.
7 Mon
matériel
Au fil des années, j'ai affiné mon setup, afin
d'obtenir les résultats espérés. Comme rien n'est parfait, il est en
évolution permanente. Il est donné ici à titre d'exemple, et du
matériel moins -ou plus- professionnel, entre de bonnes mains,
fera aussi l'affaire.
Les boitiers : Nikon D600, D750 et Df
Objectifs : Nikon 20/1.8 g afs, Zeiss 50/1.4 Zf, Zeiss 100/2 Zf, Nikon 180/2.8 Ais
Cellule : Version 1 & 2 P67World
Trépieds : Manfrotto 190 & 055 avecrotules 3D Manfrotto
Protections pluie : Rain sleeves
8
Conclusion
Si
photographier les orages est devenu plus simple avec le matériel
numérique, le vrai challenge est de trouver un style, et transcender,
en images, la communion des éléments. La dimension esthétique des
éclairs, placés dans un contexte humain, témoigne de la toute puissance
des éléments. Il s'agit d'un thème qui fascine les Hommes. Car l'orage,
qu'on l'apprécie ou non, ne laisse pas indifférent, c'est ce qui fait
toute la force de la photo d'orage.
< Page précédente - la photographie
d'orages - comment photographier les orages
Voir ma
galerie de photos de foudre
|